Avec un rendement moyen de 2,6 % en 2024, les fonds en euros ont su résister à un environnement financier exigeant, surpassant bon nombre de placements sécurisés. Soutenue notamment par des mécanismes internes comme la participation aux bénéfices et la mobilisation de réserves techniques, cette dynamique pourrait toutefois s’essouffler à l’aube de 2025, dans un contexte de taux d’intérêt à la baisse et de retour à une politique monétaire accommodante en zone euro.
Une performance globalement solide
Alors que les prévisions des experts annonçaient une diminution marquée des rendements des fonds en euros en assurance vie , les résultats finaux ont déjoué les pronostics. En maintenant une moyenne de 2,6 %, identique à celle de 2023, les assureurs ont démontré leur capacité d’adaptation dans un cadre contraint par l’inflation et une pression constante sur les obligations souveraines.
Si cette stabilité profite avant tout aux épargnants à la recherche de placements sécurisés, elle reflète également l’écart de compétitivité entre les différents contrats. Souvant associés à des frais réduits et à une gestion plus dynamique, les solutions proposées par les plateformes en ligne ont tiré leur épingle du jeu avec des rendements parfois supérieurs à 3 % , notamment ceux intégrant le fonds Netissima de Generali, comme c’est le cas de Meilleurtaux Allocation Vie.
Le rôle stratégique des réserves
La stabilité des rendements des fonds en euros repose en grande partie sur un mécanisme méconnu, mais essentiel : la provision pour participation aux bénéfices (PPB). Il s’agit de réserves constituées par le gestionnaire à partir des bénéfices réalisés lors des bonnes années, et redistribuées aux clients lorsque les conditions de marché se dégradent. Ce levier permet d’amortir les chocs conjoncturels et de maintenir des rendements attractifs malgré un environnement moins favorable.
En 2024, de nombreux établissements ont eu recours à cette provision pour améliorer le revenu servi aux épargnants , dans certains cas en ajoutant 0,5 point aux performances issues uniquement des placements financiers.
Néanmoins, la consommation accélérée de la PPB, avec une baisse de -0,6 % des encours en un an, pose la question de sa soutenabilité. En deçà des 2 % de réserves, les assureurs sont généralement considérés comme en situation de fragilité.
Entre incertitudes monétaires et stratégies d’adaptation pour 2025
Les perspectives pour l’année à venir s’inscrivent dans un cadre plus incertain. Le recentrage de la Banque centrale européenne vers une politique monétaire expansionniste, marqué par une succession de baisses du taux de dépôt – ramené à 2,25 % après avoir culminé à 4 % mi-2024 – modifie considérablement l’environnement des placements obligataires, socle traditionnel des fonds en euros. Cette orientation pourrait limiter le potentiel de rendement futur, obligeant les assureurs à revoir leur stratégie d’allocation.
Face à cette pression, une tendance se dessine : celle d’une réallocation progressive vers des actifs plus dynamiques, par le biais de la poche de diversification. Déjà présente dans une proportion limitée (entre 5 et 10 %), cette composante pourrait être renforcée afin d’intégrer davantage d’investissements en actions, immobilier ou infrastructures. Bien que plus volatils, ces supports offrent des perspectives de rendement supérieures sur le long terme, à condition d’en maîtriser les risques.
Parallèlement, plusieurs établissements ont d’ores et déjà annoncé des dispositifs incitatifs pour renforcer l’attractivité de leurs fonds en euros en 2025.
Important Des bonus garantis, comme ceux proposés par Meilleurtaux Placement (+2 % sans condition), visent à stimuler la collecte en capital, tout en favorisant la souscription de contrats multisupports.
Généralement conditionnées à une exposition significative aux unités de compte, ces incitations représentent une opportunité pour les épargnants avertis, mais doivent être évaluées avec discernement.
- Soumise à des vents contraires – entre des rendements globalement attractifs et un avenir incertain dominé par la baisse des taux longs –, le fonds en euros en assurance vie reste une solution d’épargne solide, à condition d’en maîtriser les mécanismes.
- Pour 2025, la clé résidera dans une approche équilibrée, combinant contrats compétitifs, gestion rigoureuse des réserves, et diversification prudente vers des actifs plus rémunérateurs.