Alors que les travaux préparatoires du budget 2026 se poursuivent (PLF 2026 et PLFSS 2026), la question des retraites occupe une place centrale dans l'actualité.
Gel des retraites
L'Assemblée nationale a rejeté le projet initial du Gouvernement tendant au gel des retraites en 2026, accompagné d'une sous-indexation programmée jusqu'en 2030.
Le projet gouvernemental prévoyait :
- Un gel total des pensions de base en 2026, soit 0% d'augmentation;
- Une sous-indexation de 0,9 point en 2027 par rapport à l'inflation;
- Une sous-indexation de 0,4 point de 2028 à 2030;
- Un gel parallèle des prestations sociales (allocations familiales, RSA et APL).
L'objectif de cette mesure serait une économie budgétaire de l'ordre de 3,6 milliards d'euros pour 2026.
L'Assemblée nationale s'est largement opposée au gel des pensions de retraite et des prestations sociales, habituellement indexées sur l'inflation.
À noter qu'en commission des Affaires sociales, les sénateurs se sont positionnés en faveur du principe de « l'année blanche » et donc du gel des retraites et prestations sociales. En conséquence, le passage du texte au Sénat sera crucial sur ce point.
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Réforme des retraites
Le PLFSS 2026 prévoit la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu'au 1er janvier 2028.
Concrètement, en cas de suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu'au 1er janvier 2028, l'âge d'ouverture des droits à pension serait le suivant pour les assurés nés entre 1964 et 1968 pour qui s'ouvriraient des droits à la retraite un trimestre plus tôt :
| Année de naissance | Âge d'ouverture des droits à pension sans suspension de la réforme | Âge d'ouverture des droits à pension avec suspension de la réforme jusqu'au 1er janvier 2028 |
|---|---|---|
| 1964 | 63 ans | 62 ans et 9 mois |
| 1965 | 63 ans et 3 mois | 63 ans |
| 1966 | 63 ans et 6 mois | 63 ans et 3 mois |
| 1967 | 63 ans et 9 mois | 63 ans et 6 mois |
| 1968 | 64 ans | 63 ans et 9 mois |
| 1969 et après | 64 ans | 64 ans |
L'Assemblée nationale a adopté la suspension de cette réforme des retraites, promise par Sébastien Lecornu.
Mesures pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes
Nombre d'années à prendre en compte pour le calcul des retraites des femmes
Le PLFSS 2026 prévoit la prise en compte des enfants pour le calcul du salaire annuel moyen des femmes, sur lequel la retraite repose.
À ce jour, ce calcul se base sur les 25 meilleures années pour tous les assurés du régime général.
Le PLFSS 2026 prévoit une nouvelle base dès 2026 :
- Les 24 meilleures années si mère d'un enfant ;
- Les 23 meilleures années si mère de deux enfants et plus.
Sont concernés le régime général de sécurité sociale et tous les régimes alignés sur lui (travailleurs indépendants, salariés agricoles) ainsi que le régime des non-salariés agricoles (si trimestres de majoration de durée d'assurance).
L'Assemblée nationale a adopté cette mesure qui s'appliquerait aux retraites prenant effet à partir du 1er septembre 2026.
Retraite anticipée carrière longue
Pour rappel, à ce jour, pour l'ouverture des droits à une retraite anticipée pour carrière longue, les trimestres de majoration pour enfant ne sont pas pris en compte.
Le PLFSS 2026 ajoute deux trimestres réputés cotisés à la liste des trimestres nécessaires pour avoir une carrière longue. Ces deux trimestres sont pris dans ceux obtenus avec la majoration de durée d'assurance pour un ou deux enfants (maternité, éducation, adoption et congé parental).
L'Assemblée nationale a adopté cette mesure qui s'appliquerait à partir de septembre 2026 à tous les régimes de retraite de base, en ce compris les fonctionnaires.
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Cumul emploi-retraite
Le Projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit un durcissement significatif des règles applicables en cas de cumul emploi-retraite, c'est-à-dire si vous avez liquidé vos droits à la retraite et envisagez de reprendre une activité professionnelle.
Pour rappel, actuellement :
- La pension de retraite est intégralement cumulable avec un revenu, sans limitation, dès lors que l'assuré a atteint l'âge d'ouverture des droits (soit 64 ans en principe à terme), qu'il a liquidé l'ensemble de ses pensions et qu'il bénéficie d'une retraite à taux plein, c'est ce que l'on appelle le cumul emploi-retraite intégral. Depuis la réforme des retraites de 2023, il ouvre droit à une seconde pension, sous réserve, en cas de reprise chez le dernier employeur, de respecter un délai de carence de 6 mois ;
- À défaut de remplir les conditions du cumul intégral, notamment si l'assuré ne peut pas bénéficier d'une retraite à taux plein, seul un cumul emploi-retraite partiel est ouvert, sous réserve de respecter un délai de carence de 6 mois en cas de reprise d'activité chez le dernier employeur : l'assuré peut cumuler retraite et revenus dans la limite soit du dernier revenu perçu, soit de 160% du Smic.
Le PLFSS 2026 prévoit un cumul emploi-retraite qui pourrait être progressif selon l'âge du bénéficiaire :
- Avant l'âge d'ouverture des droits à la retraite (soit 64 ans en principe à terme), un écrêtement de la pension de retraite interviendrait à hauteur de 100% des revenus en cas de reprise d'activité, et ce, dès le premier euro ;
- Entre l'âge d'ouverture des droits à la retraite et l'âge d'annulation de la décote (67 ans) : un cumul emploi-retraite partiel avec un écrêtement de la pension à hauteur de 50% des revenus d'activité supérieurs à un seuil défini par décret ;
- Après l'âge d'annulation de la décote : le cumul serait intégral et permettrait de se constituer des droits à une seconde pension, et son montant ne serait plus plafonné, comme actuellement, à 5% du PASS.
Par ailleurs, le délai de carence de 6 mois avant de reprendre chez le même employeur serait supprimé : il ne conditionnerait ni l'accès au cumul emploi-retraite partiel ni le droit à une seconde pension dans le cadre d'un cumul emploi-retraite intégral.
Ces mesures s'appliqueraient aux assurés du régime général dont la première pension prendrait effet à compter du 1er janvier 2027. La réforme s'appliquerait également aux travailleurs indépendants et aux non-salariés agricoles, moyennant des adaptations rendues nécessaires par la nature des activités.
Cet article du PLFSS 2026 n'a pas pu être examiné par l'Assemblée nationale et le texte a été transmis tel quel au Sénat.
Liquidation du PER et plafonds
La Commission des finances de l'Assemblée nationale avait adopté un amendement au PLF 2026 visant à obliger les souscripteurs d'un PER à le clôturer à leur âge de départ légal à la retraite.
Cet amendement a été rejeté par les députés le 3 novembre dernier et ils ont maintenu la possibilité de conserver ce produit d'épargne une fois passé l'âge de la retraite.
Pour rappel, le PER permet de déduire de ses revenus imposables les versements volontaires effectués, en fonction des plafonds disponibles de déduction, au titre de l'année des versements. En cas de sortie du PER, si les versements ont été déduits, le capital ou la rente sera imposé au moment du retrait (avec des modalités spécifiques).
L'Assemblée nationale a également voté la semaine dernière deux amendements prévoyant la rallonge de la durée de référence permettant au détenteur de PER de reporter le plafond de déduction fiscale des versements qui passerait de 3 à 5 ans. Pour les versements 2025, il serait alors possible de remonter jusqu'à 2020.
Abattement sur les pensions de retraite
Le PLF 2026 prévoyait initialement le remplacement de l'abattement proportionnel de 10% (plafonné actuellement à 4 399 € pour le foyer fiscal) dont bénéficiaient les pensions de retraite pour l'impôt sur le revenu par un abattement forfaitaire unique de 2 000 € par personne.... Les députés ont récemment voté le maintien de l'abattement de 10% sur les pensions de retraite dans le cadre du PLF 2026.
Pour rappel, le PLF 2026 est en cours d'examen à l'Assemblée nationale tandis que le PLFSS 2026 est actuellement analysé par le Sénat. Ces mesures ne sont donc en aucun cas définitives.
Communication à caractère promotionnel.