Cette année, la hausse des prix à la consommation est telle que les contrats vie en euros, un placement que la majorité des Français portent à cœur, n’arrivent plus à maintenir un semblant de rentabilité. De quoi tenter les compagnies d’assurances à se tourner vers leurs réserves de richesse, qui sont d’ailleurs à un niveau des plus important actuellement.
Subissant les impacts des taux à niveau plancher, les assurances vies en fonds en euros voient leur performance s’éroder depuis un certain temps. Alors que ce placement avait, depuis toujours, comme principal objectif l’épanouissement des contractants étant donné qu’il conjuguait à la fois liquidité, sécurité et rentabilité.
La hausse de l’inflation (à 2,3% cette année) a également eu raison de son rendement étant donné qu’il devait rapporter en moyenne moins de 2%. À cela, s’ajouteront encore les contributions sociales de 17,2%.
Heureusement, les assureurs disposent de réserves financières considérables leur permettant de garder leur activité sur les rails. Reste à savoir s’ils vont recourir à cette solution ou les préserver en vue de les restituer à leurs adhérents dans un délai de huit ans, comme l’exige la législation. En tout cas, ces établissements sont en droit de décider comment ils vont utiliser leurs provisions.
La PPB, pour jouer la carte de la prudence
La PPB, comme son acronyme (Provision pour participation aux bénéfices) l’indique représente une réserve de rendement, permettant aux assureurs-vie de lisser la rentabilité des supports en euros dans le temps. Pour ce faire, une partie des profits générés par ces investissements est classée en vue d’être reversée aux bénéficiaires au bout de huit ans au maximum.
La constitution de cette provision vient du fait que les politiques monétaires agressives instaurées par la Banque centrale européenne a laminé le rendement de certains placements, les fonds en euros à 1,8% en l’occurrence (la rémunération de l’OAT 10 ans est même quasi-insignifiante à 0,75%). Si bien que plusieurs autorités ont dû aider les établissements d’assurances à accuser le coup :
- L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), par exemple, à travers bon nombre d’incitations ;
- Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) intervient également, à travers la Loi Sapin 2, sur les règlementations régissant la reprise de la PPB et la dotation.
Les résultats ne peuvent alors être que prometteurs, car s’établissant à hauteur de 1,43% en 2012, le quota des réserves a continuellement progressé pour se trouver à 3,58% en fin 2017. À en croire les estimations du prescripteur Good Value for Money.
D’autres réserves viennent en renfort à la PPB
Bien que la PPB a toute son importance dans le soutien du rendement de l’assurance vie en euros, elle est seulement une parmi plusieurs réserves de richesse. Les plus-values latentes, des gains potentiels découlant des actions ou des titres immobiliers, peuvent aussi être non négligeables. Ainsi, avec son quota à 4,45% des encours en décembre 2017, les réserves utilisables des assureurs dépassent le seuil de 8%.
Les réserves de capitalisation, quant à eux, n’ont aucun rapport avec le renforcement de la rentabilité du support à capital garanti. Son rôle étant de combler les pertes en termes de cession de titres obligataires. D’autant qu’aucune compagnie d’assurances n’est à l’abri d’une éventuelle tension sur les marchés des taux. À préciser que les sommes conservées représentent 1,26% des collectes en fin 2017.