La crise sanitaire a entraîné l’effondrement des marchés financiers. Dans ce contexte particulièrement difficile, les assureurs français ont fait preuve d’une grande résilience. Même si elle connaît une baisse, leur solvabilité est restée forte durant les 6 premiers mois 2020. C’est ce que révèle l’ACPR qui a dévoilé la situation des assureurs relevant de la directive Solvabilité II.
Pour être capable d’affronter les imprévus, un assureur doit disposer d’assez de fonds propres et de réserves. Cela lui permettra également de respecter ses engagements envers ses clients. Dans le cas des épargnants qui investissent dans une assurance vie en euros par exemple, l’assureur s’engage à garantir le capital, et ce, même si une grave crise financière sévit.
La réglementation européenne Solvabilité II vise à permettre aux assureurs d’ajuster leur niveau de fonds propres suivant les risques auxquels ils doivent faire face. Le Capital de Solvabilité Requis (CSR) fait référence au capital cible dont une compagnie d’assurance a besoin pour amortir le choc d’un événement majeur.
Les assureurs français demeurent solvables
Bien que le CSR moyen du marché connaisse une baisse, les assureurs continuent d’afficher une forte solvabilité. C’est ce que montre la synthèse publiée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
Vers la fin du premier semestre 2020, le CSR de l’assurance française se chiffrait à 240 %. En guise de comparaison, il s’établissait à 268 % fin décembre 2019. La chute du niveau de solvabilité constatée durant les premiers mois 2020 est notamment liée au fait que la diminution des taux d'intérêt se soit de nouveau accentuée.
Concernant particulièrement le marché de l’assurance-vie, il n’a pas profité du surplus d’épargne constitué par les Français durant le premier confinement. Entre janvier et juin 2020, la collecte nette dans le secteur a reculé de 26,6 % comparativement à la même période l’année dernière.
Des portefeuilles obligataires affichant une baisse de qualité globale
En raison de l’effondrement des marchés actions causé par la crise sanitaire, la valeur des titres détenus par les compagnies d’assurance a diminué de façon importante durant le premier trimestre 2020. Le redémarrage des marchés boursiers durant le second trimestre a partiellement compensé cette baisse. Cette dernière a également été neutralisée par les effets de valorisation au niveau des obligations.
La liquidité des assureurs n’a pas subi de tensions occasionnées par la crise sanitaire. Ainsi, ils n’ont apporté aucune modification à leurs portefeuilles d’actifs, les titres obligataires continuant d’en représenter environ 60 %. En revanche, les notations des obligations s’étant détériorées, la qualité des portefeuilles obligataires des compagnies d’assurance a été affectée. De 0,6 %, la part des obligations notées moins de BBB- est passée à 0,9 %.