Une femme compte des euros avec un document sur le budget mensuel à la maison.

    Le scénario inquiète les économistes et les experts financiers depuis quelques mois : la remontée rapide des taux fait planer la menace d’une décollecte massive sur les fonds en euros, au profit de placements plus rémunérateurs. Les assureurs n’écartent pas cette possibilité, même s’ils disposent d’un atout majeur : la provision pour participation aux bénéfices.

    Depuis le début de l’année, les taux d’intérêt à long terme se remettent à augmenter, après plusieurs années de stagnation et de baisse. La conséquence de cette inversion de tendance est presque immédiate : le taux des obligations de l’État français revient à 2 % fin juin, alors qu’il était négatif il y a encore quelques mois.

    En théorie, l’augmentation de la rémunération des emprunts d’État favorise les détenteurs de contrats en euros, investis majoritairement dans les obligations. Mais cela ne reflète pas la réalité : les assureurs ne peuvent pas suivre immédiatement la remontée des taux et servir de meilleurs rendements.

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    Une perte de compétitivité inquiétante des fonds euros

    L’inertie des fonds euros empêche les assureurs d’améliorer rapidement leur rendement assurance vie, en cette période de forte remontée des taux. Sur le papier, l’assurance-vie devient donc moins performante et moins attrayante, par rapport à d’autres placements comme le Livret A. Pour rappel, l’État vient de doubler la rémunération de ce compte épargne réglementé. D’autres révisions auront probablement lieu en 2023. Cette perspective n’est guère rassurante pour les assureurs, qui risquent de subir des rachats massifs sur les fonds en euros au profit du Livret A. La probabilité d’une telle « catastrophe » reste faible, malgré tout.

    D’abord, le Haut comité de sécurité financière prendra soin de protéger les compagnies d’assurance, en activant la loi Sapin 2. Ce dispositif d’urgence permet de bloquer ou de limiter les rachats sur les fonds en euros, pour garantir la stabilité financière des assureurs. D’un autre côté, les assureurs peuvent aussi améliorer artificiellement le rendement de leurs contrats en euros. Fin 2021, ces entreprises disposent d’une réserve évaluée à 5,4 % de l’encours total de l’assurance-vie. Cette provision a toujours augmenté ces dernières années, en prévision justement d’une remontée des taux. Les sociétés d’assurance n’hésiteraient pas à la mobiliser pour empêcher une décollecte massive des fonds en euros.

    La barrière de la provision pour participation aux bénéfices

    D’où viennent ces réserves stratégiques ? La réponse tient en une abréviation : PPB ou Provision pour participation aux bénéfices. En temps normal, les contrats en euros des assureurs génèrent une plus-value. Le gestionnaire s’engage à reverser au moins 85 % de ces bénéfices aux assurés qui possèdent un contrat en euros.

    Les profits restants doivent être conservés pendant huit ans, à titre de provision en cas de baisse des taux d’intérêts sur le long terme. L’assureur a le droit de mobiliser ces réserves dans les situations d’urgence, comme des chocs majeurs sur les marchés financiers… ou une remontée rapide des taux. La provision pour participation aux bénéfices agit alors comme une variable d’ajustement, un levier qui permet de masquer temporairement le manque de réactivité des fonds en euros.

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    Rédaction meilleurtaux Placement

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