Alors que les assurances vie à capital garanti affichent une tendance haussière, avec des rendements autour de 2,50 % en 2024, des différences notables persistent entre les acteurs du marché. Les stratégies de placement, la gestion des fluctuations des taux d’intérêt et la diversité des unités de compte semblent être les clés de ces écarts de performance. Décryptage.
Les stratégies de diversification des fonds en euros
Au cours de la dernière décennie, le déclin des taux moyens, passant d’environ 3,40 % en 2010 à des niveaux proches de 1,30 % durant la période 2020–2021, a conduit les assureurs à repenser la composition traditionnelle de leurs fonds en euros. Pour pallier ce recul, les acteurs de l’assurance vie ont élargi leur portefeuille en intégrant des actifs alternatifs tels que l’immobilier, les actions et le private equity, en complément d’une poche obligataire qui reste prédominante, représentant entre 50 et 75 % de l’allocation globale.
Cette approche multifactorielle a pour objectif de diversifier les sources de rendement tout en limitant la dépendance aux marchés obligataires. La gestion de la partie obligataire est affinée par une répartition optimisée entre titres d’État et d’entreprises, ces dernières étant différenciées selon leur qualité de crédit. Ainsi, la performance finale résulte d’un calibrage précis de la structure de portefeuille, combinant rigueur quantitative et analyse qualitative des risques et opportunités sur différents segments de marché.
Mécanismes de pilotage des rendements et gestion des risques
Bien que les taux d’intérêt directeurs impactent directement les performances des fonds en euros, en raison de leur forte concentration en obligations, les assureurs disposent d’outils opérationnels pour en limiter les effets. Lors de hausses de taux, les offres de bonification ont été utilisées avec succès pour stimuler les investissements et orienter les portefeuilles vers des obligations plus rémunératrices.
Parallèlement, le mécanisme de la provision pour participation aux bénéfices (PPB), régulé par le Code des assurances, impose un reversement minimal de 90 % des bénéfices techniques et 85 % des bénéfices financiers aux détenteurs d’un contrat. Cette obligation, associée à une gestion souple des réserves, offre aux compagnies la possibilité d’adapter leur stratégie chaque année, soit en renforçant la PPB afin de constituer une marge de sécurité, soit en l’utilisant pour atténuer les variations de performance sur le long terme.
Optimisation des allocations en unités de comptes
Dans un contexte de baisse annoncée des taux, l’avenir des rendements des fonds en euros reste incertain. Face à cela, les unités de compte offrent aux investisseurs une alternative de diversification pour optimiser leur allocation d’actifs. La variété des supports – OPCVM, titres vifs, fonds obligataires et immobiliers – permet d’adapter les portefeuilles à différents profils de risque.
Par ailleurs, l’essor du private equity, soutenu par des mesures comme la loi Industrie Verte, répond à une quête de rendement accru en contrepartie d’une exposition plus élevée aux éventuelles pertes en capital. De même, l’élargissement de l’offre en produits structurés constitue une solution pour accéder aux marchés financiers tout en maîtrisant les fluctuations économiques.
- Les fonds euros en assurance vie affichent des rémunérations variées malgré une tendance haussière.
- La diversification des actifs (immobilier, actions, private equity) et la gestion active des obligations expliquent ces écarts.
- Les assureurs utilisent des outils comme les bonifications et la PPB pour piloter les rendements face aux taux d’intérêt.
- L’avenir réside dans la répartition des investissements dans les unités de compte (OPCVM, ETF, etc.) et les produits structurés, offrant des options adaptées à chaque profil de risque.