L’écart de rendement entre l’assurance-vie et le Livret A se réduit davantage, à tel point qu’il devient légitime pour les épargnants de remettre en question l’intérêt d’opter pour la première solution. Du fait de la différence de taux de rémunération entre les deux produits qui n’est désormais plus si grande, ne serait-il pas judicieux pour les épargnants de se tourner vers le Livret A, moins contraignant ? Les spécialistes le confirme.
Certes, l’assurance-vie et le Livret A sont toutes deux des solutions d’épargne sécurisées, mais il paraît toutefois difficile de les comparer. Pourquoi ? Parce que le premier produit est un support de placement à moyen et long terme tandis que le second permet plutôt un investissement à court terme.
Outre cela, l’assurance-vie et le livret défiscalisé ne servent pas les mêmes objectifs de placement. Les souscripteurs d’un contrat d’assurance-vie peuvent par exemple avoir opté pour cette solution pour transmettre leur patrimoine.
En dépit du fait que les deux produits soient difficilement comparables, il faut toutefois indiquer qu’en matière de performance, le Livret A rattrape de plus en plus l’assurance-vie.
L’écart de rendement entre l’assurance-vie et le Livret A se réduit
En 2010 encore, l’assurance-vie en euros servait un taux de rendement moyen de 3,4% (3% une fois déduits de prélèvements), ce qui dépassait largement les 1,46% proposés par le Livret A.
Du fait de cette différence de taux, le surplus de contraintes présentées par l’assurance vie, entre autres la lourde fiscalité avant le huitième anniversaire du contrat et les éventuels frais à l’entrée, pouvait être raisonnablement justifié. Pourtant, ce n’est plus le cas depuis que la rémunération de l’assurance-vie a reculé considérablement.
Déduit de prélèvements sociaux, le taux de rémunération de l’assurance-vie en euros était en moyenne supérieur de 0,77% à celui du Livret A en 2016. Cette année, l’écart devrait se réduire davantage. Les spécialistes estiment en effet que l’assurance-vie en euros ne devrait plus servir qu’un taux moyen de 1,5% en 2017, contre 0,75% pour le livret A. Une fois que les prélèvements sociaux s’appliquent, ce taux passe à 1,27%, soit un écart de seulement 0,5 point sur celui du livret défiscalisé.
Au vu de cette situation, les épargnants qui prévoient de placer leurs avoirs financiers à moyen terme ont légitimement le droit de se demander si opter pour l’assurance-vie en euros est réellement plus judicieux que choisir le Livret A pour un placement sur une telle échéance. La différence de taux de 0,5% est-elle suffisante pour bloquer son épargne dans la durée ?
Les épargnants devraient se ruer vers le Livret A
Certes, le Livret A présente moins de possibilités de placement que l’assurance-vie, mais pour les épargnants disposant d’un capital initial inférieur à 34 950 euros, il s’avère légitime de s’interroger si l’assurance-vie est réellement la solution à adopter.
L’interrogation devient d’autant plus pertinente dans la mesure où la rémunération de certains fonds en euros (qui avoisine les 1% dans certains cas) est déjà largement en dessous de la moyenne du marché.
Les experts prévoient que le rendement des fonds euros pourrait s’inscrire davantage à la baisse en 2018, s’établissant autour de 1,4%. Combinée à la majoration des prélèvements sociaux prévus par Emmanuel Macron (qui passeront à 17,2%), leur rémunération nette pourrait ainsi basculer à 1,16%. Ainsi, les fonds en euros ne serviront qu’un taux supérieur de seulement 0,4 point à celui du Livret A enregistré à l’heure actuelle (barème qui ne devrait pas diminuer significativement).
Dans ces conditions, les épargnants devraient opter davantage pour le livret A, même s’ils doivent légèrement perdre en rendement. D’ailleurs Le mouvement s’est déjà amorcé. Les statistiques sur les derniers mois en témoignent.