La formule de l’assurance vie se compose essentiellement de fonds en euros et d’offres multisupports incluant des unités de compte. Le fonds en euros est préféré par les épargnants parce qu’il est réputé sans risque. Le capital investi est totalement garanti par l’assureur. Les autres produits, les unités de comptes ne fonctionnent pas comme tel. En revanche, celles-ci offrent plus de rémunération que les fonds en euros.
Encore aujourd’hui, la situation de l’assurance vie ne s’est pas redressée. De nombreuses raisons sont à l’origine de cette rentabilité médiocre qui perdure depuis un bon moment. Il semble que le problème vient surtout du fond des choses.
Le capital de l’assurance vie est investi par l’assureur en fonds en euros ou bien dans des unités de compte. Mais c’est en général le fonds en euros qui occupe la majorité de l’investissement. Il s’agit d’un fonds destiné à financer les obligations d’État et d’entreprise.
Aux dernières nouvelles, ces obligations n’offrent pas de rémunérations satisfaisantes. Il paraît même que le taux y afférent est « historiquement bas ». Ce qui entraîne que l’assurance vie se trouve en état de difficulté permanente.
La mauvaise passe de l’assurance vie perdure
L’assurance vie est toujours en mauvaise posture actuellement. La cause principale de cette dégénérescence est surtout la difficulté des fonds en euros à se redresser. Sa rémunération reste très faible en ce moment.
Pour bien analyser la source du problème, rappelons que le fonds en euros est constitué d’investissements obligataires. Or, c’est justement à ce niveau que le souci apparaît. Le taux obligataire est moindre, ce qui amoindrit à son tour la rémunération des fonds en euros et par conséquent, détériore la situation de l’assurance vie proprement dite étant donné que celle-ci propose comme formule en majeure partie l’investissement en fonds en euros.
Mais ce n’est pas tout : il est vrai que le taux de rendement obligataire insuffisant génère un contexte économique assez compliqué ; mais en plus, il semblerait que les assureurs ont subi une pression venant des autorités compétentes.
De surcroît, suite à l’adoption de la loi Sapin 2, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a le pouvoir de limiter les nouveaux versements et les retraits des fonds. Les assureurs peuvent donc être influencés quant à la politique de rémunération qu’ils utilisent sur les fonds en euros.
Pire encore : les experts ont annoncé dans leur prévision à la fin de l’année 2016 que les taux de rendement du fonds en euros devraient baisser de 0,30% au cours de cette année, mais le recul constaté a été de -0,40% à -0,50%.
Chaque partie devra prendre les dispositions nécessaires
Du côté des assureurs, il est maintenant temps d’envisager une solution radicale. Jusqu’à maintenant, le fonds en euros occupe une place trop importante dans le contrat d’assurance vie. Il est plus que temps que cela change.
Si le taux de rendement obligataire ne s’améliore pas, l’assureur doit favoriser l’investissement dans les unités de compte qui, même si celles-ci n’ont pas encore gagné la confiance totale des épargnants, offrent tout de même des avantages intéressantes en termes de rémunération. Ainsi, l’assurance vie pourrait peut-être avoir meilleure mine au final.
Du côté des épargnants, il serait également préférable de changer un peu les habitudes comme par exemple se conformer à la limitation de l’argent investi en fonds en euros. Il ne s’agit pas de supprimer cette formule, mais de limiter au stricte nécessaire le capital que l’épargnant souhaite sécuriser. Le reste devrait être réorienté vers les unités de comptes.
En y réfléchissant, l’épargnant et l’assureur ont tous deux beaucoup à y gagner.