Le Prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou flat tax a été instauré au 1er janvier 2018. Sa mise en place coïncide avec le regain de vigueur de l’assurance-vie qui est concernée par cette réforme fiscale. Cependant, la flat tax a aidé de manière indirecte l’assurance-vie, en détournant les épargnants du Plan d'épargne logement (PEL).
Depuis le début de l’année, l’assurance-vie remonte la pente après une longue période de décollectes, de septembre 2016 à juin 2017. Au cours du mois de juin 2018, la tendance s’est confirmée avec une collecte nette évaluée à deux milliards d’euros. Ce regain d’engouement pour l’assurance-vie coïncide avec l’instauration de la réforme sur sa fiscalité.
En réalité, la mise en place de la flat tax de 30% n’a en aucun cas boosté les contrats d’assurance-vie, mais plutôt le désintérêt grandissant des épargnants envers d’autres placements comme le Plan épargne logement (PEL). Voyons alors en détail cette recrudescence d’intérêt envers l’assurance-vie.
Les PEL pénalisés par le Prélèvement forfaitaire unique (PFU)
A SavoirPour rappel, le Prélèvement forfaitaire unique (PFU) englobe 17,2% de prélèvements sociaux et 12,8% d’impôt sur le revenu. Il s’applique uniquement sur les primes reçues après le 27 septembre 2017, pour les encours au-delà de 150 000 euros.
Les contrats souscrits avant huit ans et plus sont également soumis à cette flat tax. Mais sa mise en vigueur au 1er janvier 2018 n’a pas eu d’effets sur le succès de l’assurance-vie. En revanche, on peut dire que les épargnants ont été moins nombreux à s’éprendre du PEL depuis qu’il a été soumis à la flat tax, incluant l’impôt sur le revenu. Ce désintérêt pour les PEL a ainsi profité à l’assurance-vie.
Un premier semestre prometteur
De multiples événements ont conduit à un passage à vide de l’assurance-vie en France entre septembre 2016 et juin 2017 : la loi Sapin 2, les élections présidentielles, sans oublier le risque d’un Frexit (retrait de la France de l’Union européenne).
La tendance à l’attentisme n’a pas encouragé les épargnants à souscrire un contrat assurance vie. Mais depuis le début de l’année, les choses semblent aller mieux pour ce produit d’épargne : les chiffres du premier trimestre de 2018 ont dépassé les résultats annuels de 2017, avec des collectes nettes respectives de 12,2 milliards d’euros et de 7 milliards d’euros.
Ce regain de popularité de l’assurance-vie au premier semestre 2018 a d’ailleurs été confirmé par de bons résultats au mois de juin : la collecte nette a été de deux milliards d’euros.
Rappelons au passage qu’au mois de juin 2017, cette collecte nette de l’assurance-vie a été de 500 millions euros, soit quatre fois moins importante qu’au mois de juin de cette année.
Les fonds en euros ont créé la surprise
Concernant les fonds en euros, les observateurs avaient misé sur un taux moyen de 1,5%, soit une baisse importante par rapport à 2016. Finalement, la baisse a été moins forte car le rendement moyen de ces fonds en euros a été de 1,80%. Les épargnants ont été réceptifs à ce signal positif, raison pour laquelle la collecte nette est repartie à la hausse cette année.