Près de neuf Français sur dix ont à leur disposition des supports financiers pour mettre de l’argent de côté, leur préservant des mauvais jours. Une preuve irréfutable de leur engouement pour la prévoyance. Quoique leur attachement à certains produits a connu une évolution considérable, à en croire les données statistiques communiquées par l’Insee, comparées à la tendance des deux dernières décennies.
5 106,8 milliards d’euros, c’est la valeur des placements financiers des ménages français, selon les estimations de la Banque de France. Un montant que l’étude a publié tout récemment par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), portant sur l’évolution du patrimoine de la masse, confirme.
Il faut croire que les résidents de l’Hexagone sont des fervents économes. 88,7% d’entre eux disposent d’une solution d’épargne en janvier 2018 quoique le volume de leur patrimoine financier a quelque peu régressé (de 1,6%) depuis 2015.
Dans les détails, certains supports comme les livrets réglementés et les valeurs mobilières connaissent des replis, tandis que d’autres produits, tels que l’assurance-vie connait un rebondissement.
La tendance est en baisse pour les titres financiers et les livrets réglementés
Les valeurs mobilières, dont le ratio de détention est d’autant plus important à mesure que le niveau socioprofessionnel augmente, se trouvent sur une pente descendante depuis ces dernières années. Concrètement, 16,7% des ménages en détenaient en 2004 pour reculer à 13,9% en 2018. Si l’on se réfère aux chiffres communiqués par l’Insee, le repli est estimé à - 0,6% en l’espace de trois ans (entre 2015 et ce jour).
L’épargne retraite, favorisée majoritairement par les travailleurs indépendants, les professionnels libéraux et les gérants d’entreprise, affiche également un recul à hauteur de 0,9% par rapport à 2015.
Quant à l’épargne réglementée, elle connait une baisse générale, à l’exception du Plan d’épargne logement (PEL) qui profite de son rendement élevé pour attirer 2,4% d’adhérents de plus avant que celui-ci ne se rabaisse. En effet, le niveau de la rentabilité est un paramètre majeur pour l’accroissement du taux d’attractivité d’un produit.
Ainsi, si le nombre des livrets défiscalisés ouverts a reculé de 2,2% en trois ans, c’est principalement à cause du gel de la rémunération du livret A à 0,75% jusqu’en 2020, ajouté de la remontée des prix à la consommation qui risquerait même de rogner le capital investi. À noter aussi que les comptes épargne logement (CEL), dont le rendement est d’un tiers en dessous du placement précité, ont aussi diminué de 1,6% entre 2015 et 2018.
L’assurance-vie maintient son envol
De son côté, l’assurance-vie reste populaire dans l’Hexagone, notamment les fonds euros qui détiennent 63,5% des parts du marché. Toujours est-il qu’un revirement a été constaté depuis 2015 quand les contrats multisupports ont commencé progressivement à s’imposer. Cette tendance s’explique certainement par leurs rendements avantageux alors que les placements en euros voient leur rémunération s’effriter de plus en plus.
Par rapport à il y a trois ans, le nombre de contrats souscrits a haussé de 2,5% cette année, à raison de 39%. Et cette tendance haussière perdure depuis plus d’une décennie (quatorze ans plus précisément).
À savoir aussi que l’intérêt que portent les Français à ce type de placement s’accroît à mesure qu’ils deviennent plus âgés. Pour preuve, plus de quatre ménages sur dix (44,3%), ayant comme référence du foyer un senior, disposent d’un contrat vie au moins.