Si les fonds en euros étaient parmi les placements préférés des Français depuis leur lancement sur le marché, leur situation n’a pas été des plus brillante durant ces dernières années. Il faut dire que leur rendement est en constante régression. Les unités de compte, quant à elles, ne sont également guère prometteuses du fait des turbulences boursières.
Assurance-vie en euros ou en unités de compte, le choix paraît difficile actuellement. Car même si les épargnants français privilégient la sécurité des placements plutôt que la rentabilité, la première option qui prône la garantie du capital est biaisée depuis une dizaine d’années par la rétrogradation continuelle de sa rémunération. Une situation qui n’est pas pourtant près de changer puisque les assureurs eux-mêmes veillent à restreindre le nombre de souscriptions.
La deuxième alternative, quant à elle, est un produit risqué. Mais surtout, elle ne met pas ses détenteurs à l’abri de la volatilité boursière. La solution serait alors d’équilibrer les risques en conservant une partie de ses fonds sur des supports sécurisés à moindre rentabilité, et de placer un minimum de part dans des UC.
Les fonds en euros, minés de toute part
Les rendements des contrats vie en euros ont affiché une tendance baissière depuis un certain temps, qu’il s’agisse de support classique ou haut de gamme. Si les chiffres communiqués par la FFA (Fédération française de l’assurance) ont affiché une rentabilité moyenne de 1,8%, un repli à 1,6% est encore annoncé cette année par le GVfm (Good Value for money). À en croire les estimations de Cyrille Chartier-Kastler, la baisse sera d’ailleurs d’autant plus importante pour les contrats standards délivrés par les bancassureurs. Leur rendement devrait descendre à 1,32%.
Et encore faut-il tenir compte des contributions sociales qui ont augmenté à 17,2% depuis le début de l’année. Ce qui pourrait ronger davantage la rentabilité de ce placement sécurisé jusqu’à 1,09%. Il faut dire en effet que ce fait est généralement omis par les pourvoyeurs de contrat, qui préfèrent se focaliser sur les bénéfices nets après prélèvement des frais de gestion.
En outre, l’inflation est aussi un paramètre ayant également toute son importance étant donné qu’elle impacte lourdement sur le rendement des investissements. Concrètement, avec une hausse des prix à la consommation estimée à 2,2% sur un an, la rentabilité des fonds euros s’avère nulle, voire négative.
Une situation qui arrangera bien les assureurs qui se doivent de limiter leur volume de collectes afin d’éviter tout placement obligataire. À noter que les conditions de ce dernier ne sont pas actuellement des plus bénéfique pour les compagnies d’assurances. Et pour cause, l’OAT 10 ans ne rapporte pas plus de 0,82%.
Les unités de compte, victimes de l’instabilité de la bourse
Si l’assurance vie semble reprendre les rênes cette année avec 117,8 milliards d’euros de fonds collectés entre janvier et octobre par rapport à 111,8 milliards en 2017 sur la même période, c'est en quelque sorte grâce au placement en unités de compte qui représentait plus du quart des cotisations (28%). La hausse continuelle de la Bourse, plutôt rassurante, y était pour quelque chose.
Il s’agit toutefois d’un marché pour le moins instable. Et compte tenu de l’aversion des Français aux risques, les unités de compte ne sont pas près d’évoluer. D’autant que les autorités invitent à rester vigilant. Selon les propos du vice-président de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), Bernard Delas :
Passer d'un produit en euros à un produit en UC n'est pas anodin. Cela s'analyse comme un transfert de risque de l'assureur vers l'assuré. Il est donc essentiel que le client en soit informé et qu'il soit parfaitement conscient de l'absence de garantie sur le capital qu'il a investi.
Bernard Delas