Depuis plusieurs années, le fonds en euros passe pour un placement très peu intéressant si l’on croit les avis des professionnels du domaine. Ces derniers n’hésitent d’ailleurs pas à utiliser tous les moyens nécessaires pour détourner le regard des épargnants sur ce support préféré des Français qui semblent y avoir trouvé un refuge.
En matière d’épargne, il faut dire que la population française a fait, depuis longtemps, son choix en accordant sa confiance au fonds en euros. Et d’après la Fédération française de l’assurance, il dépasse de loin les autres offres en s’attirant en moyenne 70% des dépôts. Ce qui lui a permis de rassembler la somme colossale de 1 300 milliards d’euros aux dernières nouvelles.
Ainsi, tout semble indiquer que cette appétence n’est pas un simple fruit du hasard. Outre la sécurisation du capital investi, il est également rentable. Et ce, malgré la tendance baissière de sa performance depuis près de dix ans et la volonté des assureurs à affaiblir sa notoriété au profit des autres produits tels que les unités de compte.
Pas moins performant que les autres
En comparant la rentabilité du fonds en euro d’il y a une décennie et à celle d’aujourd’hui, il est facile d’admettre que ce support a beaucoup perdu de sa performance en passant de 4% en 2008 à 1,80% en 2018.
Toutefois, il est à préciser que ce taux moyen peut atteindre les 3% voire 4,50% si l’on se réfère aux résultats moyens de 2017. Soit une variation qui dépend de la durée de vie du contrat. Plus il est ancien, plus son intérêt annuel est imposant. Autant dire que ce support garanti en capital de l’assurance-vie n’est pas moins performant que les autres.
Et puisqu’il est temps pour les comparaisons, autant en profiter pour le confronter aux produits d’épargne tels que le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ainsi que le Livret A qui n’affichent que 0,75% avec un dépôt respectif plafonné à 12 000 euros et à 22 950 euros. Quant aux Unités de compte (UC), ils sont tout simplement risqués puisqu’ils n’offrent pas une garantie en capital.
En chemin vers la stabilité
Selon les prévisions des spécialistes, le fonds euros est sur un chemin qui le conduit vers la stabilité de ses rendements. Du moins, c’est ce qu’a pu constater Olivier Sentis lors de ses analyses et qui a expliqué la situation en ces termes :
En 2018, le marché pourrait se permettre de maintenir les rendements à leur niveau de 2017 en dotant moins les provisions pour participation aux excédents (les réserves de rendement, NDLR).
Olivier Sentis
Ce directeur général de la mutuelle d’assurance MAIF a toutefois précisé que :
Si les taux obligataires remontent progressivement, les fonds en euros verront aussi leur rendement augmenter de manière lente.
Laissant ainsi entendre que la performance de ce contrat d’assurance-vie dépend en grande partie des taux obligataires qui contribuent à hauteur de 80% dans ses actifs. Mais tout semble indiquer que ces obligations sont actuellement sur une tendance progressive qui pourrait bien jouer en faveur du fonds en euros dès la rentrée 2019.