Octobre 2018 marque le début d’une nouvelle ère pour les pourvoyeurs d’assurances. Depuis que ce mois a pointé le bout de son nez, les assureurs ont été contraints de se conformer aux exigences de la DDA. Celles qui visent à apporter plus de confort aux consommateurs par rapport aux services qui leur sont proposés.
Désormais, les agents généraux, les courtiers, les établissements d’assurances et tous ceux qui œuvrent dans ce domaine auront plus de travail avec l’entrée en vigueur des nouvelles obligations imposées par la Directive distribution d’assurance (DDA).
Grâce à ce comptoir européen, ils devront redoubler d’effort pour satisfaire au mieux la clientèle notamment en ce qui concerne la transparence des rémunérations. À noter que la nature des différents frais liés à ce type de contrat est relativement obscure pour la majorité des clients.
Mais leurs engagements ne s’arrêtent pas là puisqu’ils doivent également se tenir plus près des abonnés en prodiguant des conseils et en partageant toutes sortes d’informations concernant leurs services.
Quoi qu’il en soit, les avis divergent parmi les opérateurs quant à la portée de cette mesure.
Un levier pour certains
Pour certains acteurs, la mesure entreprise par la DDA se présente comme un levier qui permettrait de développer encore plus leurs activités.
En terme de frais liés aux services par exemple, ils peuvent voir cela comme une circonstance permettant d’augmenter les prix à hauteur de 20 à 30% si l’on tient compte des estimations de Laurent Ouazana. À ce spécialiste du courtage d’en expliquer la raison :
« Il devient plus contraignant d’exercer le métier de distributeur. Pour acquérir un client, il faudra dépenser plus de temps et sans doute aussi plus d’argent ».
Laurent Ouazana
Pour Franck Le Vallois, membre du comité exécutif chez Allianz France, la situation est claire :
« Nous avons ainsi fait pivoter le schéma de rémunération de nos réseaux commerciaux en assurance vie, d’une rémunération au produit à une rémunération du conseil apporté au client ».
Franck Le Vallois
Par ailleurs, il faut préciser que la DDA ne compte pas en rester là puisqu’à partir du 23 février 2019, les pourvoyeurs d’assurances devront obligatoirement suivre des formations annuelles. Soit 15 heures de séance par agent. D’après Laurent Ouazana, il s’agirait d’une initiative positive :
« C’est une bonne chose, car cela va sans doute élever le niveau d’ensemble des distributeurs ».
Laurent Ouazana
Le directeur général d’Agéa, Grégoire Dupont voit également les choses dans ce sens :
« La DDA rajoute beaucoup de formalisme. Mais il y a désormais une égalité de traitement puisque le devoir de conseil s’applique désormais aussi aux réseaux salariés des compagnies d’assurances ».
Grégoire Dupont
L’IPID est obligatoire pour tous les contrats d’assurance
Si l’IPID (Insurance Product Information Document) ou document d’information normalisé sur le produit d’assurance était uniquement obligatoire pour l’assurance vie, il l’est actuellement pour les autres contrats, y compris les non-vies. Au président de la CSCA (Chambre syndicale des courtiers d’assurances), Bertrand de Surmont de préciser :
« On vient ajouter un document dans le mille-feuille contractuel ».
Grégoire Dupont
Ainsi, chaque établissement se doit de fournir à la clientèle ce type de dossier. Une autre obligation qui ne suscite pas trop l’enthousiasme auprès de certains assureurs qui craignent des impacts négatifs sur leur activité. En effet, ces derniers déplorent l’étendue de la lourdeur de ce procédé et ils estiment que ce mécanisme ne fera que rendre encore plus difficile leur besogne. Selon Bertrand de Surmont :
« Cela va être compliqué au niveau de la gestion au quotidien pour les distributeurs ».
Bertrand de Surmont