L’assurance sur la vie est sans aucun doute l’un des placements favoris des Français. Ce qui n’est pas étonnant compte tenu de ses nombreux atouts, dont sa fiscalité allégée tant du vivant du contractant qu’au moment de la succession en cas de décès. Toujours est-il qu’en souscrivant ce type de contrat, l’on peut s’attendre à des surprises, pas toujours bonnes, du fait de l’opacité de certains frais.
Outre la souplesse de son fonctionnement et ses avantages fiscaux, l’assurance-vie peut également générer des rendements élevés, selon le contrat et les supports choisis. Quoi qu’il en soit, tout souscripteur doit prendre connaissance du coût réel de son placement.
Ce qui n’est pas forcément évident puisque plusieurs charges sont amputées aux gains engrangés, à hauteur de 3% environ, notamment par les contrats multisupports.
Certaines d’entre elles sont fixes et bien définies tandis que d’autres, qui plus est, non négligeables, sont imprévisibles. Mais si leurs prélèvements ne peuvent être évités, il existe nombre de solutions pouvant permettre d’amoindrir la facture, notamment investir sur des fonds indiciels.
Plusieurs frais dans les coulisses
Avec un encours s’élevant à plus de 1 700 milliards d’euros à fin 2018 et qui affiche encore une hausse tendancielle, il est on ne peut plus clair que l’assurance vie détient une grande notoriété en France, pour ne pas dire que c’est le placement préféré des Français. Quoiqu'en regardant de près, c’est sa part sécurisée, les fonds en euros, qui prédomine le marché. La part des unités de compte (UC) dépassait à peine les 20%.
Ce choix s’explique a priori par la volatilité des marchés boursiers puisque tout contrat vie, qu’il soit monosupport ou multisupport, bénéficie d’une fiscalité avantageuse, tout comme la possibilité de transmettre facilement le patrimoine constitué à ses successeurs, une fois décédé. Mais dans le fonds, la réticence des épargnants proviendrait d’un manque de clarté au niveau des frais alors que le montant prélevé peut être parfois exorbitant.
Il faut savoir que le coût réel de ce type d’investissement découle de nombreux frais, certains étant forfaitaires, comme le tarif à l’entrée par exemple, ou encore ceux afférents à la gestion même des supports en actions tandis que d’autres (relatifs à l’administration propre de l’assureur) sont proportionnels, et sont alors moins explicites. Ces derniers peuvent être d’ailleurs appliqués de différentes façons, à savoir :
- Des frais de transaction ;
- Un prélèvement sur les dividendes distribués qu’on retrouve souvent sur les placements immobiliers, tels que les SCPI ;
- Une amputation graduelle sur le nombre de parts des UC ;
- Une commission de surperformance pour les placements en actions.
De 1,62%, le coût des supports en actions peut atteindre les 3% au final
Si les frais d’entrée et de gestion du contrat peuvent être négociés auprès de la compagnie à la souscription, l’assuré devrait quand même toujours s’attendre à être facturé d’une somme non négligeable tous les ans. Ce qui pourrait nettement rogner les profits escomptés, d’autant plus qu’il est impossible de l’anticiper de façon précise.
Le recours au Document d’Information Clé pour l’Investisseur, appelé communément fiche DICI, peut néanmoins aider à prévoir les éventuels débits (frais fixes et divers autres charges) et à effectuer une minutieuse comparaison afin de dénicher des supports moins coûteux et implicitement plus performants. Cela, en attendant de jouir de la directive européenne MiFID sur la transparence des tarifications en assurance-vie en 2020.
Pour le moment, l’on peut se contenter des chiffres publiés, à titre d’indication, sur le site de Good Value for Money dans le cadre de son Benchmark annuel. D’après ce prescripteur, les frais de gestion fixes de ces fonds s’élèvent en moyenne à 1,62% quoique des coûts supplémentaires s’y ajoutent pour le faire rehausser à 2,06%. Sans oublier les tarifs afférents à la gestion du contrat qui sont estimés en moyenne à 0,90%. Ce qui ramène à un prélèvement total annuel de 3% environ.
À savoir, investir dans des fonds indiciels est bien moins onéreux en raison de frais globaux fixés à 1,25% seulement. De plus, grâce aux trackers, la valeur du placement est maintenue conformément à un indice boursier, tel que le CAC 40.