Avec une cinquantaine de millions de contrats souscrits, l’assurance-vie est sans aucun doute une solution d’épargne très privilégiée dans l’Hexagone. Ce qui est d’ailleurs logique étant donné qu’un de ses supports offre une garantie du capital, un critère-clé dans le choix des Français. D’autant plus que celui-ci peut s’appuyer sur la distribution des bénéfices de ses pourvoyeurs afin de préserver sa performance en cas de coup dur.
Les contrats vie en euros sont réputés pour la sécurité des fonds qui y sont investis. C’est la raison pour laquelle ils sont fortement plébiscités par les épargnants français dont la majorité est moins encline à l’investissement à risque. Force est toutefois de constater que les placements sécurisés ne rapportent que peu d’intérêt, dans le contexte actuel où le niveau des taux directeurs est au plus bas.
Pour les supports en euros, notamment, dont les dépôts sont placés dans des obligations d’États, leurs rémunérations affichent la même baisse tendancielle que les rendements de ces actifs.
Une situation qui pourrait être toutefois sauvée si les assureurs veulent bien recourir à leurs matelas financiers renforcés au fil des années, en l’occurrence la provision pour participation aux bénéfices. Cette PPB est d’ailleurs censée être reversée aux assurés au bout d’un certain délai.
Une performance tributaire des facteurs macroéconomiques
La réputation des assurances vies pour ses faibles risques à encourir pourrait être un leurre, si l’on considère la difficulté des épargnants à évaluer leurs revenus réels. Le fait est que le rendement du placement est tributaire du contexte économique. Il dépend, par exemple, des taux des titres obligataires dans lesquels sont placés les fonds.
Or, il n’est plus à redire que la rentabilité de ces actifs n’a pas été épargnée par la politique des taux directeurs bas instaurée pour relancer l’économie. Et la tendance de l’année dernière fait écho sur 2019, notamment celle des dettes d’État français sur 10 ans qui se retrouve au même niveau qu’en été 2016 (0,2%) en passant de 0,3% à 0,23% en l’espace de deux semaines.
D’autant plus que les assureurs ne sont pas arrivés au bout de leur peine étant donné qu’à chaque échéance des « vieux » actifs, ils sont obligés de réinvestir dans des nouveaux beaucoup moins performants.
Ce qui rend inévitable la régression du rendement des contrats existants. À titre d’indication, la moyenne a reculé de 2,7 points de pourcentage en une décennie (4,5% en 2008 contre 1,8% en 2018). Et cette année, elle oscille entre 1,6% et 1,8%. Ce taux devient quasiment nul, une fois la fiscalité et l’inflation (estimée à 1,2% en avril dernier) déduites.
Les PPB comme roue de secours
Afin de permettre aux détenteurs d’assurance-vie de garder un niveau décent pour leur épargne dans une conjoncture comme celle d’aujourd’hui, la redistribution par les assureurs des PPB est de mise pour booster leurs produits.
D’autant qu’il s’agit d’une proportion prélevée sur les performances brutes des fonds en euros par les compagnies, pour se servir de coussin de sécurité les aidant à mieux affronter des situations difficiles.
Censées être reversées à leurs ayants droit au plus tard au bout de huit ans, ces provisions de plus en plus volumineuses, à raison de 3,63% des encours en 2017 selon les estimations de Good Value for Money, font actuellement l’objet d’une revendication des défenseurs des droits des consommateurs, tels que l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie).
Cette dernière réclame leur reversement en vue d’une meilleure rémunération. Ce qui serait un levier d’attraction pour ce placement déjà tant plébiscité. En effet, 54 millions de contrats sont enregistrés à l’heure actuelle pour un encours s’élevant à 1 700 milliards d’euros.