Les sacrifices sont généralement payants, quelle qu’en soit la cause. Sur le plan épargne, un investissement sur le long terme devrait rapporter davantage qu’un placement liquide. C’est bien le cas de l’assurance-vie en euros qui, il y a dix ans, est rémunéré à 1,33 point du Livret A. Un écart qui tend à s’amenuiser au fil du temps.
Le Livret A et le contrat vie en euros se trouvent parmi les placements les plus plébiscités en France. Cet intérêt s’explique certainement par l’appétence des Français pour la sécurité. Si les deux placements offrent la même garantie de capital, ils se différencient toutefois au niveau de la durée d’investissement. Les fonds déposés dans le livret réglementé peuvent être retirés à tout moment. Le support en euros, en revanche, requiert un délai d’épargne plus long.
Cet engagement sur la durée était auparavant récompensé par une rémunération moyenne plus intéressante, de plus de 3%, alors que le produit liquide ne rapporte pas plus de 2%. Sauf que les épargnants perçoivent aujourd’hui moins de différences. Et la fiscalité de l’assurance-vie est loin d’arranger les choses.
Des contraintes qui en valaient la peine
La comparaison entre le Livret A et les fonds euros en assurance-vie est une expérience fortement enrichissante. Certes, l’un n’a aucun rapport avec l’autre, hormis la sécurité des fonds qu’ils offrent à leurs détenteurs, mais il s’avère que l’observation de l’évolution de leur rendement et leurs diverses exigences permet de savoir si le choix effectué a été judicieux ou non.
D’abord, il est à préciser que le livret réglementé est une solution de précaution permettant d’économiser de l’argent en vue de réaliser un projet ou simplement de faire face à d’éventuelles dépenses. Il s’agit, de ce fait, d’un placement liquide. Or, souscrire une assurance-vie implique un engagement dans la durée étant donné que sa fiscalité s’allège à mesure que la détention du contrat prend de l’âge.
À savoir, cette contrainte temporelle entraîne un rendement attrayant. Ce qui a permis aux contrats vie en euros d’afficher un taux d’intérêt moyen supérieur de plus d’un point par rapport à celui du Livret d’épargne, il y a dix ans :
- 1,33 point en 2009, à raison d’un rendement de 3,25% (net des cotisations sociales) pour les fonds en euros et 1,92% net pour le livret A ;
- 1,54 point en 2019 du fait d’une rémunération de 2,99% pour les premiers et de 1,45 pour le second.
Des écarts en constante réduction
L’écart entre les taux du Livret A et de l’assurance-vie en euros tend à se réduire ces derniers temps. Les chiffres des cinq dernières années ont été les plus marquants, car de 1,04 point en 2015, il est passé à 0,41 en 2019 en passant par 0,77 (en 2016 et 2017) et 0,57 en 2018.
La régression des rémunérations est sans conteste la première explication qui vient en tête étant donné le contexte des taux planchers dans lequel vivent actuellement les placements existants sur le marché. La moyenne brute des fonds en euros descendra à 1,40%, soit 1,16% net des prélèvements sociaux cette année selon les estimations des analystes, après 1,94% en 2015, 1,52% en 2016 et 2017, 1,35% en 2018. Le rendement du Livret A, quant à lui est resté inchangé à 0,75% depuis 2016 après s’être établi à hauteur de 0,90% en 2015.
Mais ce n’est pas la seule raison, car la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) en janvier 2018 entraînant tacitement une majoration au niveau des prélèvements sociaux des revenus du patrimoine a aussi renforcé la réduction de la marge. À titre d’indication, ces derniers étaient de 12,1% il y a dix ans et s’élèvent aujourd’hui à 17,2%. Or, il faut préciser que le livret A profite d’une exonération totale d’impôt.