Les statistiques du marché de l’assurance vie pour mars 2023 viennent d’être communiquées par France Assureurs. Bien que les cotisations sur le fonds en euros aient augmenté, leur montant est resté inférieur à celui des prestations versées. Les initiatives prises par les assureurs pour encourager les Français à se tourner vers ce support n’ont pas produit les effets escomptés.
Des fluctuations importantes d’un produit à l’autre
Au cours du mois de mars 2023, les dépôts sur les contrats d’assurance vie ont augmenté de 6 % sur un an pour atteindre 14,4 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, les cotisations ont progressé de 3 %, pour un montant de cotisations cumulé de 41,6 milliards d’euros. Bien que les prestations aient également enregistré une hausse de 21 % en mars et de 19 % depuis le 1er janvier par rapport aux mêmes périodes en 2022, la collecte nette est positive de 0,4 milliard d’euros en mars et 2,6 milliards d’euros pour le premier trimestre.
Concernant les unités de compte (UC), les cotisations ont bondi de 10 % entre mars 2022 et mars 2023, mais elles sont stables sur les trois premiers mois de cette année. La collecte nette en UC pour mars 2023 est également positive, à 3,1 milliards d’euros.
ImportantEn revanche, le fonds en euros affiche une décollecte à - 2,7 milliards d’euros pour le seul mois de mars et à - 6,8 milliards d’euros pour l’ensemble du trimestre.
Cette situation est due au déséquilibre entre des prestations importantes (rachats et paiements des capitaux décès) en comparaison avec les cotisations encaissées. Pourtant, celles-ci sont en croissance de 4 % en mars et ont gagné 5 % depuis le 1er janvier 2023.
Face à la concurrence des livrets réglementés, le fonds en euros peine à attirer les épargnants
En parallèle, la Caisse des Dépôts a annoncé que « la collecte nette du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) a battu des records en mars 2023 avec un montant positif de +5,99 milliards d’euros ».
Pour le premier trimestre, elle atteint également un pic à +25,38 milliards d’euros. Ce mouvement est attribué à la revalorisation du taux du Livret A, qui est passé à 3 % au 1er février dernier, en hausse de 1 point.
Pendant ce temps, « le rendement moyen des fonds en euros au titre de l’année 2022 s’établit à 2 % », selon l’ACPR.
En conséquence, le fonds en euros de l’assurance vie a du mal à rivaliser avec le Livret A.
Afin d’attirer les épargnants vers leur fonds en euros, les assureurs mettent en place différentes mesures. Certains accordent ainsi des bonifications supplémentaires pouvant atteindre 1,50 % sur le taux de rémunération pour 2023. La condition pour en bénéficier : respecter un seuil d’investissement en unités de compte.
ImportantL’enjeu est de taille, car une décollecte trop marquée sur le fonds en euros pourrait obliger les assureurs à céder les obligations qu’ils détiennent et à subir des pertes.
En effet, en raison de la remontée des taux, ces obligations sont dévalorisées, ayant un rendement plus faible que celles dont la date d’émission est plus récente.
Pour l’heure, grâce à leurs « réserves de capitalisation », les assureurs ont les moyens de compenser les éventuelles moins-values obligataires. Néanmoins, la vigilance reste de mise.
- Le fonds en euros affiche une collecte négative de 2,7 milliards d’euros en mars. Malgré une augmentation, les cotisations n’ont pas permis de couvrir les prestations versées.
- Le fonds en euros subit la concurrence du Livret A, dont la collecte nette a grimpé à un pic inédit à 5,99 milliards d’euros en mars. Ce succès est dû au relèvement de son taux de rendement à 3 % au 1er février.
- Les assureurs multiplient les initiatives pour attirer les épargnants vers leur fonds en euros, car une décollecte trop importante serait synonyme de pertes s’ils se retrouvent contraints de céder les obligations qu’ils détiennent.