Les 5 premiers mois de cette année ont été critiques pour l’assurance vie. Menacé par la réforme fiscale envisagée par le Président Macron, ce placement connaît actuellement beaucoup plus de rachat de contrat que de versement. Comparé à son état durant l’année dernière, l’encours de l’assurance vie est clairement en pleine difficulté.
L’assurance vie traverse une passe difficile. Au niveau des épargnants, un attentisme se fait ressentir. En conséquence, la collecte nette est réellement moindre par rapport à celle de l’année dernière.
Son montant est seulement de 350 millions d’euros par mois depuis le début de cette année alors qu’elle s’élevait à 2,2 milliards d’euros sur la période équivalente en 2016.En revanche, les placements sans risque ont enregistré une hausse considérable durant le premier semestre de 2017.
Ils ont même dépassé la barre envisagée grâce à une collecte très importante au cours du mois de mai. La situation se clarifie : les épargnants migrent sur le livret A et le LDDS en attendant que la situation de l’assurance vie se stabilise.
Le Flat tax menace la rentabilité des contrats
Du début de l’année jusqu’au mois de mai, la collecte nette de l’assurance vie n’a été que de 1,7 milliard d’euros contre 11,1 milliards d’euros en 2016. Les versements régressent alors que les épargnants augmentent considérablement leur rachat. L’explication vient du fait que les impacts de la réforme de fiscalisation sont encore incertains.
Pour rappel, le Président Emmanuel Macron prévoit l’application d’un impôt à taux unique sur les revenus du capital. Si l’assurance vie est célèbre pour ses avantages fiscaux, cette modification changerait la donne.
Cette mesure a été prise dans le but d’encourager les contribuables à investir dans d’autres placements à risque en leur privant de l’option d’épargner dans un placement procurant des avantages fiscaux qu’est l’assurance vie.
En analysant les conséquences de cette mesure, les épargnants ont décidé de mettre leur argent dans les placements sans risque en attendant de voir ce qui va vraiment se passer pour l’assurance vie. Certes, la rentabilité de celle-ci va diminuer compte tenu de l’augmentation de l’impôt.
Mais la question est surtout à quel point cette diminution de rentabilité serait-elle pénalisante ? Quoi qu’il en soit, par mesure de précaution, les épargnants augmentent de plus en plus les rachats.
Une migration vers les placements sans risques
De leur côté, le Livret A et le LDDS enregistrent une augmentation significative de leur collecte. En seulement 5 mois, ces placements ont atteint les 10,2 milliards d’euros. Ce qui dépasse déjà leurs objectifs. Il est facile d’en déduire que les épargnants sont actuellement en faveur des placements sans risque afin de contourner l’éventuelle manque de performance de l’assurance vie.
Pourtant, rien n’est encore décidé pour le moment. On ne peut pas encore assurer que cette migration soit permanente. Que va devenir de l’assurance vie si cette situation continue ?
Malgré les prévisions des analystes, son sort n’est pas encore totalement scellé. Les épargnants sont donc dans l’attente de la mise en œuvre des projets présidentiels prévue pour la rentrée. Du coup, ce qui est certain, c’est que le redressement de l’assurance vie n’est pas prévu de sitôt.