Pour encourager les Français à investir plus dans les entreprises, le gouvernement devrait prendre des mesures pour réformer leur épargne. Les assureurs plaident le lancement d’un nouveau support des contrats d’assurance-vie. Il s’agit des fonds en euros « bonifiés » qui devraient pousser les épargnants à détenir leur contrat sur une plus longue durée. Comment ? En réduisant la garantie du capital en cas de détention sur une courte durée et en la bonifiant dans le cas contraire.
Le projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) sera présenté en conseil des ministres le 18 avril prochain. Celui-ci comprendrait certaines mesures qui devraient réformer l’épargne des ménages.
Souhaitant inciter les Français à investir davantage dans les entreprises (notamment dans les PME et les établissements de taille intermédiaire), le gouvernement pourrait en effet lancer un nouveau support des contrats d’assurance vie : les fonds en euros « bonifiés ».
Inciter les Français à épargner sur la longue durée
Depuis l’application du prélèvement forfaitaire de 30% (prélèvements sociaux inclus) sur tous les retraits sur un contrat d’assurance vie ayant reçu plus de 150 000 euros, les épargnants sont peu enclins à épargner sur la longue durée.
Pour remédier à cette situation, les assureurs sollicitent la création de fonds en euros « bonifiés ». D’une manière générale, ces derniers se différencient des fonds en euros classiques par le fait qu’ils offrent un rendement progressif dans le temps. Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance, indique que ce nouveau support permettrait de « retrouver une incitation à l’épargne longue ».
Le principe des fonds en euros « bonifiés »
Concrètement, l’idée derrière les fonds en euros « bonifiés » est de réduire la garantie du capital sur le contrat d’assurance vie en cas de détention sur une courte durée. Celle-ci est bonifiée en cas de détention longue.
Au cours des premières années, les fonds en euros bonifiés ne s’engageraient que sur une garantie partielle des montants placés sur le contrat. Chaque année, le niveau de cette garantie augmenterait progressivement.
Grâce à cette moindre garantie, les assureurs pourraient miser plus fortement sur les actions, ce qui n’est pas le cas actuellement. Avec les fonds en euros classiques, quelle que soit la durée du placement des assurés, les rendements sont en effet les mêmes pour ces derniers. Résultat, les assureurs ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’investir en actions étant donné que celles-ci contraignent à mobiliser un volume important de capitaux propres.
Il semble que les assureurs soient assez confiants quant à l’issue de leur proposition. Si celle-ci est validée par le gouvernement, elle pourrait réussir là où les fonds euro-croissance ont échoué. Rappelons que le lancement de l’euro-croissance était une mesure incitative pour faire disparaître les fonds en euros.
Ne désirant pas gérer le risque à la place des épargnants, les assureurs ont toutefois préféré orienter leur stratégie commerciale vers davantage d’unités de comptes et refuser de commercialiser l’euro-croissance.