Les fonds euro-croissance se veulent à la hauteur de pallier les risques que constituent les unités de compte tout en promettant une rentabilité que les supports en euros ne peuvent offrir. Pourtant, le dispositif semble jusque-là peiner à attirer les capitaux. Une situation qui incite le gouvernement à booster son attractivité grâce à l’entrée en vigueur de la loi Pacte.
Les atouts des fonds euro-croissance ne parviennent pas à convaincre les épargnants. D’autant que le caractère complexe de son fonctionnement empêche les assureurs de mieux le vanter auprès des investisseurs. D’autres freins contribuent également au blocage d’un meilleur développement pour ce type de support de placement.
Autant de critères encombrant qui n’ont pas laissé de marbre le pouvoir public français. Pour y remédier, ce dernier à prévu des amendements dans le cadre de la loi Pacte. Cette régulation devrait participer à améliorer l’attractivité de ce produit. Pour ce faire, elle ambitionne de simplifier le dispositif, de favoriser la transparence des rendements et de bonifier les prises de risque.
Un décollage difficile
L’euro-croissance s’est toujours attachée à combiner à la fois rentabilité et sécurité. Un couple gagnant que les fonds en euros et les supports en unités de compte ne peuvent offrir que séparément. Pourtant, le dispositif continue à éprouver de la difficulté à convaincre les investisseurs pour ne cumuler que 2 milliards d’euros d’encours jusqu’ici.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. À commencer par les taux proposés sur le marché qui sont aujourd’hui très faibles. Ce qui s’avère plus que pénalisant pour la majorité des supports y compris les contrats euro-croissance. En effet, la prudence la remporte de loin face au risque au moment où le rendement est à niveau planché.
En outre, l’offre présente encore quelques complexités. Cela concerne surtout le fonctionnement de la provision de diversification (PD) et de la provision mathématique (PM). Des éléments que la majorité des épargnants ne parviennent pas à cerner. Ce qui implique que les compagnies d’assurance elles-mêmes sont devenues peu enthousiastes à la promotion du produit.
Mais l’origine première de ce désintérêt réside dans l’accessibilité à liquidités attribuées à ce placement. Les capitaux investis ne peuvent être retirés qu’à l’échéance de l’accord pour introduire une longue attente de 8 ans au minimum avant de pouvoir profiter des avantages proposés au départ.
Vers un gain de notoriété
Le gouvernement français travaille depuis un certain temps sur une réforme qui vise à basculer un maximum d’investissements vers le financement des PME locales. Dans ce contexte, l’entrée en vigueur de la loi Pacte devrait améliorer l’attractivité des supports à risques en assurance vie, dont les fonds euro-croissance.
Dans ce sens, le ministre de l’économie Bruno Le Maire prévoit d’apporter une simplification au niveau du fonctionnement du dispositif. Le but est de persuader à la fois les investisseurs et les assureurs. Cette initiative rendra plus fluide la promotion de l’offre.
D’autres leviers vont également être mobilisés, notamment l’affichage d’un rendement unifié. Ce procédé permettra de favoriser la transparence de la rentabilité du produit grâce à un rapport qui devra s’effectuer annuellement.
Enfin, les autorités en vigueur veulent recourir à des types d’incitation financière pour motiver les épargnants à choisir une durée de contrat plus longue. Celles-ci se présenteront sous forme de taux bonifié.