Dans l’objectif de soutenir l’économie de la zone euro, la BCE a mis en place une restriction des taux directeurs à un niveau plancher. Ainsi, à l’instar de l’Eonia et de l’Euribor qui poursuivent une chute abyssale depuis quelque temps, l’OAT est aussi passé en deçà de zéro. De quoi soulever les questionnements au niveau des épargnants quant à l’espoir de voir augmenter le rendement de leur épargne.
Les taux de l’épargne ne sont pas près de repartir dans le bon sens, à en croire la récente information concernant le passage de l’OAT (Obligations assimilables du trésor) français sur 10 ans sous le seuil symbolique de 0%.
Les plus concernés par cette nouvelle sont les détenteurs d’assurance-vie en euros. Le fait est que cette dernière investit en grande majorité dans des obligations d’État afin de pouvoir offrir aux assurés une garantie de leur capital.
Face à la conjoncture quelque peu anxiogène, les épargnants se doivent de garder leur calme. En effet, il n’y a pas lieu de s’inquiéter à court terme. En revanche, si la situation s’avère persistante que l’impact deviendra désastreux. Encore faut-il aussi préciser qu’un éventuel retournement ne peut pas être forcément porteur de bonne nouvelle.
Des effets qui ne seront tangibles que sur le long terme
Les souscripteurs de dette éprouvent de la joie à l’idée de profiter de la régression constante du taux de l’OAT, touchant tout récemment les emprunts d’État sur 10 ans dont le rendement se retrouve au-dessous de 0%, en passant de -0,0018% à -0,0035% en séance le 27 juin dernier à l’espace d’une semaine.
Les détenteurs d’assurance-vie qui ont opté pour les fonds euros, de leur côté, se posent des questions quant à l’avenir de leur épargne. Or, il faut savoir que les fonds investis dans ce type de support ne se limitent pas qu’aux obligations souveraines.
Ces dernières sont en effet représentées à seulement 38%, d’après l’analyse opérée par Good Valey for money, si 44% des actifs sont constitués d’obligations d’entreprises, sans oublier les parts placées dans l’immobilier ou les actions afin d’espérer davantage de rentabilité.
Cette diversité faisant figure de bouclier mise à part, l’existence des anciennes obligations à rendement élevé peut également amortir le coup, dans l’immédiat. Les menaces d’un rendement nul, voire négatif en prenant compte des divers frais, ne deviendront réelles qu’en cas de longue continuité du contexte des taux souverains planchers. Et l’on peut aussi craindre le pire pour les autres actifs.
Une envolée brutale est toute aussi mauvaise
Si la baisse des taux de marchés impacte significativement sur l’assurance vie en euros dans le cas où elle persisterait pendant un long moment, leur hausse pourrait être d’autant plus fâcheuse. À préciser toutefois que les répercussions dépendent du rythme et de l’ampleur de l’évolution.
Le fait est qu’une exposition à d’importantes moins-values sera inévitable sur les titres détenus par les compagnies d’assurances si bien qu’ils pourraient ne pas être à même de répondre à la ruée vers les rachats de leurs « gros clients » suscitée par l’écart entre leur rendement et les actifs de marché. À savoir, la remontée des taux entraîne une régression du prix des obligations.
Ainsi, le rythme idéal serait une hausse progressive puisque dans ce cas de figure, les assureurs vie ne s’en sortiront que mieux avec :
- La possibilité de raccommoder petit à petit leurs portefeuilles via des actifs plus performants ;
- La préservation de son portefeuille client étant donné que la situation motive la fidélité des adhérents.
Au final, le secteur de l’assurance-vie trouvera aussi son compte dans la restriction des sorties massives.