L’assurance-vie est de retour. Après quelques années de vaches maigres, les rendements publiés par les contrats d’assurance-vie, les fameux fonds en euros, affichent une belle hausse. Certains ont dépassé les 3% en 2023. Mais tous les contrats ne sont pas logés à la même enseigne et de nombreux épargnants sont donc déçus. Que faire dans ce cas ?
Des rendements inégaux
Si chaque année, le bal des publications des fonds en euros, l’actif garanti du contrat d’assurance-vie, est un événement très attendu par les investisseurs, c’est particulièrement le cas cette année alors que les taux redeviennent attractifs.
Qui l’aurait cru il y a deux ans, alors que le taux moyen était à 1,3%* ? En 2022, les taux étaient certes remontés à 1,90%* mais cela n’avait pas convaincu les investisseurs. Cette année en revanche, avec un rendement moyen attendu au-dessus de 2,5%* et certains fonds distribuant plus de 3%*, on peut parier que les fonds euros redeviendront à la mode.
Toutefois, les performances restent très disparates. Et si certains fonds ont donné pleinement satisfaction sur l’année 2023 (cf : notre palmarès des meilleurs fonds euros)), d’autres ont à peine rebondi, ce qui crée beaucoup de déception et de frustration pour les épargnants.
Les plus déçus sont sans doute les clients de l’assureur Le Conservateur qui a servi en 2023 un taux de 1.10% (hors bonus sur UC). Il est à 1,83%* chez Axa et 2%* chez Allianz Vie. Chez Asac Fapes, le rendement est passé de 2%* en 2022 (taux plus que correct)… à 2,10%* en 2023. D’une manière générale, ce sont souvent les nouveaux contrats qui performent mieux (ils bénéficient plus de la hausse des taux) tandis que les anciens contrats sont à la traîne. Or, ce sont sur les vieux contrats "grand public" qu’est placée la majorité des encours en assurance-vie. Predissime 9 (Crédit Agricole), le contrat le plus vendu auprès des particuliers, a ainsi offert un taux de 2,40%*, honorable mais sous la moyenne. L’Afer a quant à elle publié un taux de 2.22%*. Et sur les contrats Nuances 3D (Caisse d’épargne), Millevie (Banque populaire), ou Cachemire (Banque postale) les taux vont de 2,15%* à 2,30%*.
Certes, ces taux sont en hausse par rapport à 2022. Mais une hausse limitée. Et comme ils étaient déjà à la traîne depuis 2-3 ans, voire plus, ils sont aujourd'hui très éloignés des meilleurs contrats de la place qui servent plus de 3 voire plus de 4%*. Ce qui pousse naturellement les assurés à s'interroger sur l'intérêt de conserver leur vieux contrat.
Le taux 2023 ne fait pas tout
Que vous soyez déçu, ou non, par le rendement offert l’an dernier par votre contrat, ce n’est pas le seul critère vous permettant de juger la qualité de votre assurance-vie.
Plutôt que de regarder le taux sur 1 an, il convient surtout de s’intéresser à l’historique des performances de long terme. Car un fonds en euros peut être bon une année et décevoir l’année suivante. Au moins 3 ans de performance sont donc nécessaires pour juger.
Mais un bon fonds en euros n’est rien s’il n’est pas disponible dans un bon contrat. Les frais sont ainsi un critère déterminant. Les frais d’entrée notamment, car ils impactent dès l’origine la performance. Ainsi, si on compare :
- Le contrat A sans frais d’entrée avec un rendement 2023 de 2,5%.
- Le contrat B avec 3% de frais d’entrée et un rendement 2023 de 3%.
Il faudrait plus de 8 ans pour que la performance du contrat B dépasse celle du contrat A, dans l’hypothèse où le contrat B surperformerait chaque année le contrat A, ce qui n’est jamais garanti…
L’assurance-vie, ce n’est pas uniquement le fonds en euros. Même pour les profils prudents, bénéficier d’autres supports d’investissement, type fonds monétaires ou fonds obligataires, voire immobilier, est un avantage indéniable, surtout dans le cas où les rendements des fonds euros repartiraient à la baisse.
Et pour les profils un peu plus dynamiques, bénéficier de bons fonds diversifiés, de fonds d’actions ou encore de private equity est un critère déterminant pour le choix du contrat. Par ailleurs, afin de bénéficier d’une allocation adaptée à son profil, sans souci de gestion pour l’épargnant, il est parfois indispensable d’avoir dans son contrat une gestion pilotée performante.
Enfin, même si la performance globale du contrat est évidemment un critère essentiel, l’épargnant qui souhaite aussi et surtout un placement simple, pratique et rassurant regardera d’autres critères connexes, et en particulier l’ergonomie de son interface utilisateur, et la possibilité d’échanger avec un conseiller, sur les choix d’investissement, mais aussi sur la place de son assurance-vie dans son patrimoine
Quand doit-on conserver son contrat ?
Lorsque vous êtes déçu par la performance de votre contrat, et/ou que vous estimez que celui-ci n’a pas les qualités requises d’un bon contrat d’assurance-vie (cf partie précédente), il est logique de s’interroger sur l’intérêt de le conserver, et donc l’opportunité de le clôturer, pour ouvrir un nouveau contrat plus performant et/ou adapté à vos besoins. Certes, vous perdrez un peu à racheter le contrat, notamment en matière de fiscalité, mais vous allez y gagner en termes de performances.
Il y a cependant deux cas de figure où le jeu n’en vaut pas la chandelle, où ce que vous perdez semble plus important que ce que vous allez gagner :
1. Si vous avez plus de 70 ans, et que la transmission de votre patrimoine à vos enfants est une priorité, vous bénéficiez avec votre contrat actuel de deux avantages successoraux que vous aurez du mal à retrouver ailleurs :
- Un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire sur le capital qui provient des sommes versées avant 70 ans (versements + intérêts)
- Pour les versements après 70 ans, un abattement de 30500 € sur les primes versées, et surtout une exonération des intérêts provenant de ces primes.
Sauf cas exceptionnel, il vaut mieux conserver votre ancien contrat, l’avantage successoral accordé étant plus important que la performance du contrat.
2. Si vous avez un contrat en forte plus-value (disons au-delà de 50% de gain), l’impôt sur le revenu à payer en cas de rachat total pourrait être important et difficile à rattraper même avec un contrat plus performant. Dans ce cas, il est préférable d’attendre que le contrat ait 8 ans (s’il ne les a pas déjà) et effectuer à ce moment des rachats partiels pour bénéficier de l’abattement de 4600 € (9200 € pour un couple) sur les intérêts compris dans le rachat.
Mais si vous n’êtes pas dans ces deux cas, et que vous êtes déçu par votre contrat, il n’y a pas vraiment de contre-indication à vous en séparer pour choisir un contrat plus performant.
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Et quand s’en débarrasser…
Lorsqu’il ouvre un contrat d’assurance-vie, l’épargnant pense généralement qu’il est crucial, voire obligatoire, de conserver le contrat pendant 8 ans pour bénéficier des avantages fiscaux. C’est ainsi que beaucoup d’assurés déçus par leur contrat se sentent coincés et obligés de le conserver au moins jusqu’à ses 8 ans. Et lorsqu’il a 8 ans, ils ne veulent pas non plus se séparer de cette « niche fiscale ».
« Je ne veux pas perdre mon antériorité fiscale », est le principal argument qu’un épargnant déçu par son contrat oppose lorsqu’on lui demande pourquoi il ne le clôture pas.
Pourtant, les avantages fiscaux de l’assurance-vie, certes attractifs, ne le sont pas suffisamment pour justifier de conserver son contrat coûte que coûte. Prenons un exemple :
Un couple a placé 100 000 € dans un contrat. 4 ans plus tard, ils ont 108200 € (soit un rendement de 2% annuel). S’il rachète, seuls 8200 € seront donc imposés, au taux de 12,8%, soit 1050 € euros d’impôt, moins de 1% du contrat…
Le couple doit-il attendre à tout prix 4 ans pour bénéficier de l’abattement, juste pour économiser 1% d’impôt ? Ne doit-il pas au contraire envisager de le clôturer, pour verser sur un nouveau contrat, ou un contrat existant, qui pourrait lui permettre de gagner 1% de performance… par an ?
Au final, le sort de votre vieux contrat d'assurance-vie dépend beaucoup du montant d'impôt que vous paieriez en cas de rachat total. Si ce montant est faible (moins de 4% du capital total de votre contrat), il est donc judicieux de le clôturer, de payer quelques pourcents d’impôt que vous récupérerez rapidement, en quelques années, sur un contrat plus performant. Surtout si votre horizon d’investissement est supérieur à 8 ans, ou que vous détenez déjà un autre contrat plus performant.
Pour rappel, l'impôt sur le revenu à payer est généralement de 12,8% (flat tax) des intérêts compris dans le rachat. Si votre contrat a plus de 8 ans, vous bénéficiez d'un abattement de 4600 € (9200 € pour un couple) qui s'applique sur ces intérêts, et éventuellement d'un taux réduit à 7,5% au lieu de 12,8%. Quant aux prélèvements sociaux, ils ont déjà été pris à la source sur les intérêts des fonds en euros (sauf pour les intérêts perçus avant 2011). Ils s'appliquent donc uniquement sur les plus-values des unités de compte, si vous en avez. Le taux est actuellement à 17,2%. Mais ces prélèvements sociaux ne doivent pas influencer votre choix, car vous devrez les payer dans tous les cas. Et si vous attendez trop longtemps pour racheter, vous pourriez même subir un taux plus élevé, car rappelons que les prélèvements sociaux sont passés de 12,1% en 2010 à 17,2% aujourd'hui. Une dernière raison de demander le rachat total de votre vieux contrat d'assurance-vie...
Communication non contractuelle à caractère publicitaire.
*Taux nets de frais de gestion, hors fiscalité. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.
**Hypothèse de rendement net de frais de gestion présentée à titre indicatif : scénario non garanti valable en cas de maintien du taux du fonds en euros pour 2024 et 2025 + une bonification de 1,50%. Le boost de 1,50 % concerne les souscriptions ou les versements libres effectués entre le 1er janvier et 29 février 2024 (hors versements libres programmés). Les contrats ayant fait l’objet d’un rachat partiel sur cette période ne pourront pas bénéficier de ce dispositif. Ce boost se cumule au taux servi sur le contrat, dans une limite de rémunération globale du fonds euros de 5,00% nette de frais de gestion.
Tout mouvement de désinvestissement sur le fonds en euros Netissima entraînera en priorité le désinvestissement de la poche bénéficiant du boost de 1,50 %. Toutefois, cette bonification sera attribuée au prorata temporis sur la durée d’éligibilité.