Depuis leur lancement en 2014, les fonds en eurocroissance ont du mal à s’imposer face à leur « concurrent », les supports en euros classiques. Plusieurs peuvent être les raisons à l’origine de cette situation, mais les épargnants préfèrent rester prudents. Cette attitude est-elle fondée ? Des éléments de réponse à travers des points clés de comparaison.
L’assurance-vie est un placement qui intéresse particulièrement les Français. Pour ce secteur, les épargnants peuvent choisir le support, dont les principaux sont les fonds en euros et l’eurocroissance. Lequel des deux est le plus intéressant ? Trois critères clé peuvent y répondre : la performance, la sécurité et la fiscalité.
Question performance, il est assez difficile de se prononcer étant donné que l’on « compare l’incomparable ». Alors que les supports en euros n’affichent qu’un taux de rendement moyen de 1,8%, l’eurocroissance en avance 6,87%.
Toutefois, l’eurocroissance exige des taux obligataires élevés que ceux demandés par les supports en euros classiques. Quant à la sécurité, ces derniers sont plus avantageux, notamment sur la disponibilité du capital.
Quel support est le plus performant ?
La question est de savoir qui est le plus performant entre l’eurocroissance et l’euros classique. Par ailleurs, un expert en assurance de remarquer que cette comparaison ne devrait pas avoir lieu, du fait que :
On compare l'incomparable.
Toutefois, quelques critères peuvent être pris en compte. En effet, l’eurocroissance a pour principal avantage de permettre à la compagnie d’assurances davantage de marge de manœuvre financière afin de chercher un rendement sur les marchés boursiers. Cette situation allège les risques endossés par les assurés.
Sans conteste, les frais de gestion annuels de ce support sont relativement complexes et onéreux : supérieurs à 1% contre 0,6% pour les euros classiques. Rappelons que ce support repose sur un double compartiment : la « provision mathématique » en euros qui assure la garantie à terme du capital et la « provision de diversification », qui permet le dynamisme de la performance.
À la clef, des résultats plutôt éloquents tels qu’un taux de 6,87% en 2016 par le fonds Afer Eurocroissance. Les euros classiques enregistrent pour 2016, en revanche, un rendement moyen de 1,8%, un résultat qui donne raison aux défenseurs de l’eurocroissance.
Toutefois, contrairement aux supports en euros classiques, les taux en fonds eurocroissance correspondent à des gestions globalisées sur différentes échéances. En effet, ceux des supports classiques ont comme produits financiers annuels ceux du portefeuille obligataire où ils sont investis.
Par conséquent, pour optimiser son efficacité sur une courte durée, le moteur de l’eurocroissance réclamerait des taux obligataires plus élevés ainsi que des marchés actions durablement bien orientés. Ces conditions profitent ainsi aux supports en euros classiques.
Qu’en est-il de la sécurité et de la fiscalité ?
En choisissant les fonds en euros, un assuré profite d’un placement qu’il peut disposer à tout moment, d’un rendement annuel définitif capté et d’un capital garanti en permanence par la compagnie d’assurances.
Quant au fonds eurocroissance, la situation est totalement différente : la garantie totale ou partielle du capital n’est acquise qu’à l’échéance, qui peut aller de 8 ans jusqu’à 40 ans. En d’autres termes, un retrait avant l’échéance est synonyme de perte potentielle. C’est d’ailleurs pour cela que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a émis une mise en garde, appelant à des :
Dispositions protectrices afin que les épargnants habitués à des garanties à tout moment aient bien conscience des conséquences d'un basculement sur ces supports.
ACPR.
Quant à la fiscalité, l’eurocroissance a un léger avantage sur les fonds en euros. Alors que ceux-ci sont soumis chaque année aux prélèvements sociaux, l’eurocroissance n’est taxée qu’à l’échéance.