Après une année 2020 éprouvante sur le plan sanitaire et financier, comment l’épargne des Français va-t-elle ? Amphitéa et Le Cercle de l’Epargne ont voulu répondre à cette question dans leur dernière enquête. Résultat : les Français privilégient toujours la sécurité à la rentabilité au moment de choisir leur placement.
La logique veut que les ménages adaptent leurs comportements financiers en fonction du contexte socio-économique du pays où ils vivent. En période d’abondance et de croissance économique, la consommation augmente proportionnellement à la hausse des revenus. Quand la crise frappe, les familles cherchent à sécuriser leur argent – ce qui a pour conséquence d’augmenter l’épargne.
Ce cas de figure s’est vérifié l’année dernière, du moins pour une partie de la population. Selon l’étude d’Amphitéa et du Cercle de l’Epargne, la crise de 2020 a eu un impact significatif sur la perception de l’épargne, de la gestion des dépenses et des investissements par les Français.
Des ménages plus soucieux de leur retraite
L’enquête réalisée par Amphitéa cherche à comprendre la position des ménages français sur l’épargne, l’assurance vie, les placements à risque… et le système de retraite. Ce dernier point inquiète particulièrement les répondants, à un moment où les politiques évoquent la nécessité de réformer le système de retraite de la France. Les personnes interrogées durant le sondage estiment que le système actuel est dépassé et 64 % d’entre elles craignent son effondrement. Elles s’opposent malgré tout à tout projet visant à repousser progressivement l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Seuls 29 % des sondés y sont favorables et 20 % se disent en faveur d’un allongement de la durée de cotisation. 47 % pensent qu’un système unique de retraite pourrait résoudre les failles du dispositif actuel. Interrogés sur le nouveau Plan épargne retraite, deux tiers des répondants n’ont jamais entendu parler de ce dispositif. En revanche, chez les Français qui gagnent plus de 4 000 euros par mois, 51 % affirment connaître le PER. 36 % d’entre eux en ont déjà souscrit ou prévoient de le faire dans un avenir proche. L’étude révèle aussi que 51 % des Français seulement disposent d’un plan épargne (individuel ou d’entreprise) pour leur retraite. C’est 10 % de moins par rapport à février 2019.
Une épargne fléchée vers les placements sûrs
Alors que les rendements des livrets et autres épargnes réglementées sont au plus bas, les Français ne s’éloignent pas de ces valeurs sûres. 25 % des personnes interrogées maintiennent leur confiance aux livrets, tandis que 21 % privilégient les engagements en fonds euros. L’immobilier, placement refuge par excellence, est plébiscité par 40 % des sondés. Chez les jeunes, on note une forte appétence pour le bitcoin, un placement considéré comme rentable par 20 % des moins de 35 ans. Pour l’ensemble des Français, l’immobilier reste l’investissement le plus intéressant (62 %). L’assurance-vie (48 %) et les actions en Bourse (39 %) complètent le podium.
Chez les moins de 25 ans, le Livret A arrive en tête (43 %). Depuis le début de la crise, 27 % des Français disent avoir épargné plus que d’habitude. Cette proportion tombe à 20 % chez les ménages ayant un revenu mensuel inférieur à 2 000 euros et s’élève à 43 % chez les familles qui gagnent plus de 4 000 euros par mois. Chose surprenante, 47 % des répondants ne souhaitent pas dépenser rapidement ce surplus d’épargne. 37 % des sondés prévoient même d’épargner davantage et 12 % envisagent d’affecter l’épargne supplémentaire vers un PEA, une assurance-vie ou un autre placement à long terme.